Identifier les principaux dispositifs de financement
Un bilan de compétences peut représenter un coût allant de 1 200 à 2 500 euros selon la structure qui vous accompagne, la durée du bilan et les modalités d’entretiens (en présentiel, à distance, etc.). Pour nombre d’entrepreneurs ou salariés de TPE, ce montant n’est pas négligeable. Heureusement, plusieurs dispositifs de financement permettent de prendre en charge ou de réduire considérablement la facture. Voici les plus fréquents :
Le Compte personnel de formation (CPF)
Le CPF est sans doute l’outil de financement le plus connu. Il permet à chaque actif de cumuler des droits à la formation, monétisés sur le portail officiel. Le bilan de compétences fait partie des actions éligibles, tout comme les formations et les validations d’acquis de l’expérience (VAE). Ainsi, vous pouvez mobiliser le solde de votre CPF pour payer tout ou partie de votre bilan. Cette démarche est particulièrement adaptée si vous êtes salarié(e) d’une TPE ou si vous êtes micro-entrepreneur, car vous cotisez vous aussi à la formation professionnelle.
Contrairement à ce que l’on croit parfois, le CPF n’est pas réservé aux seuls salariés CDI. Il concerne l’ensemble des actifs, y compris les indépendants qui se sont acquittés de la contribution à la formation professionnelle. Avant de vous lancer, vérifiez le montant disponible sur votre compte, accessible via un espace personnel dédié (lien simulé). Si votre solde ne couvre pas la totalité du bilan de compétences, vous pouvez rechercher un cofinancement auprès d’autres organismes comme Pôle emploi ou votre OPCO.
Les opérateurs de compétences (OPCO)
Les OPCO (ex-OPCA) sont des organismes agréés chargés de financer l’apprentissage et la formation professionnelle continue. Chaque secteur d’activité relève d’un OPCO spécifique, comme l’OPCO EP (Entreprises de Proximité), l’OPCO Commerce, ou d’autres. Si votre entreprise ou si vous-même dépendez d’un OPCO, vous pouvez solliciter un financement partiel ou total pour votre bilan de compétences. Les démarches consistent à :
- Vous rapprocher de votre OPCO pour connaître les critères d’éligibilité.
- Fournir un devis établi par l’organisme qui réalisera le bilan.
- Monter un dossier argumenté en expliquant, par exemple, en quoi le bilan de compétences facilite votre maintien en emploi ou votre évolution professionnelle.
Dans le cas d’une TPE, l’OPCO peut avoir des règles de prise en charge différenciées des grandes entreprises, souvent plus avantageuses. Certaines OPCO proposent un accès simplifié et rapide, précisément afin de soutenir le développement des petites structures. Méfiez-vous toutefois des plafonds de financement, qui peuvent varier de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Soyez précis dans votre demande et n’hésitez pas à mettre en avant la dimension stratégique de votre bilan de compétences.
Pôle emploi et les demandeurs d’emploi
Si vous êtes en transition professionnelle ou si vous avez dû fermer (temporairement ou définitivement) votre TPE et que vous vous retrouvez demandeur d’emploi, Pôle emploi peut également prendre en charge tout ou partie du bilan de compétences. Dans ce contexte, le conseiller Pôle emploi évalue la cohérence de votre projet avec vos perspectives de retour à l’emploi. Vous devrez alors :
1) Échanger avec votre conseiller sur l’opportunité d’un bilan.
2) Présenter un devis établi par un prestataire habilité.
3) Attendre la validation ou la proposition d’une orientation spécifique (Pôle emploi peut avoir des accords avec certains centres de bilan de compétences).
Dans le cadre d’un accord national, Pôle emploi peut décider de financer ou de cofinancer le bilan de compétences, généralement via l’Aide au Retour à l’Emploi Formation (AREF) ou d’autres dispositifs. Si vous avez déjà mobilisé votre CPF, vous pouvez également combiner ces financements, ce qui réduit encore votre reste à charge.
Le plan de développement des compétences de votre TPE
Si vous êtes salarié(e) d’une TPE ou dirigeant(e) assimilé(e)-salarié(e), il est possible de faire inscrire le bilan de compétences dans le plan de développement des compétences de votre entreprise. Autrefois appelé plan de formation, ce document liste les formations et actions de perfectionnement que l’employeur prévoit de financer. Dans les petites structures, ce plan peut être assez informel, mais il est toujours possible de le formaliser si le besoin s’en fait sentir.
Concrètement, cela implique d’engager une discussion avec le chef d’entreprise ou de la mener vous-même si vous êtes à la tête de la TPE. Le principe : justifier en quoi un bilan de compétences s’intègre dans la stratégie globale, par exemple en vue d’anticiper une réorientation du marché ou d’accroître la polyvalence de l’équipe. Les OPCO et les cofinancements publics peuvent venir compléter ce budget, surtout si la TPE a cotisé au titre de la formation professionnelle.
Le FNE-Formation pour les entreprises en difficulté
Le FNE-Formation (Fonds national de l’emploi-Formation) a été renforcé ces dernières années pour soutenir les entreprises touchées par des crises économiques ou des mutations fortes. Si votre TPE rencontre des difficultés, comme une baisse significative de chiffre d’affaires ou un besoin d’adaptation urgent, vous pouvez potentiellement bénéficier d’un taux de prise en charge élevé pour les actions de formation, incluant parfois le bilan de compétences.
Attention, les règles du FNE-Formation évoluent régulièrement et sont souvent conditionnées à la signature d’une convention avec la DIRECCTE ou à des accords de branche. Renseignez-vous auprès de votre OPCO ou de la Direccte (rebaptisée DREETS) pour connaître l’éligibilité de votre TPE. Dans certains cas, le taux de subvention peut aller jusqu’à 70 ou 80 % du coût pédagogique, ce qui rend le dispositif particulièrement intéressant si vous traversez une période de turbulences.