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Choisir une convention collective : critère géographique ou sectoriel

16/04/2025

Le rôle fondamental d’une convention collective

La convention collective est un accord négocié entre les partenaires sociaux : représentants d’employeurs (fédérations professionnelles, organisations patronales) et syndicats de salariés. Elle vient compléter et préciser le Code du travail sur un ensemble de points : rémunération, classification professionnelle, formation, congés payés, organisation du temps de travail, etc. En France, si votre entreprise relève d’un secteur donné, vous avez l’obligation d’appliquer la convention collective rattachée à ce secteur ou, dans de rares cas, à votre bassin d’emploi. C’est dire l’importance de bien déterminer les critères pertinents pour savoir à quelle convention vous fier.

Dans la pratique, une convention collective vous offre un cadre sécurisant. Pour vos salariés, elle fournit des droits supplémentaires qui peuvent améliorer leur satisfaction et leur engagement. Pour vous, elle représente un gain de clarté : vous savez précisément quelles règles suivent votre activité, quelles modalités déclaratives respecter, et de quelles spécificités (primes, indemnités, dispositifs) vous pouvez bénéficier. Parfois, il existe des conventions collectives dites “géographiques” ou “interprofessionnelles”, comme celle applicable en Alsace-Moselle, où le droit local introduit certaines singularités (jours fériés supplémentaires, par exemple). Dans d’autres cas, on se penche plutôt vers la convention collective propre à son secteur, par exemple la métallurgie, la restauration, le BTP ou encore les services à la personne.

Comprendre le critère sectoriel

Définition et champ d’application

Lorsqu’on parle d’un critère sectoriel, on fait référence au cœur de métier de votre entreprise. Si vous êtes dans la restauration traditionnelle, par exemple, la convention collective applicable est généralement celle de la restauration. Dans le BTP, on se réfère à la convention du bâtiment ou des travaux publics correspondant aux spécificités de votre effectif (entreprises de plus de 10 salariés ou moins de 10 salariés, selon les cas). Pour s’en assurer, on se réfère souvent à la nomenclature des activités économiques : le code APE (Activité Principale Exercée) fourni par l’INSEE est un indicateur assez fiable pour déterminer votre branche d’activité.

Ce type de convention rassemble souvent l’ensemble des entreprises d’un même secteur, quel que soit l’endroit où elles se situent en France. Par exemple, une boulangerie dans les Alpes-Maritimes et une boulangerie à Lille relèveront généralement de la même convention collective nationale de la boulangerie, dès lors que leurs activités principales sont similaires. En pratique, il est parfois nécessaire de vérifier plusieurs conventions si votre entreprise propose des prestations multiples. Cet exercice d’identification peut devenir complexe si vous exercez une activité transversale ou si vous mélangez plusieurs métiers (exemple : un restaurant qui fait traiteur et hébergement). On parle alors d’activité principale et d’activités secondaires, ce qui peut influer sur le choix final.

Avantages et limites

L’un des atouts majeurs du critère sectoriel est la pertinence des dispositions négociées : les accords négociés tiennent compte des réalités du métier. Par exemple, la convention collective de la restauration détaille la question des pourboires, des horaires en coupure, des amplitudes de service, ou des majorations pour travail dominical et jours fériés. Cela répond aux besoins concrets des entreprises et salariés du secteur.

Cependant, l’approche sectorielle peut présenter certaines limites. D’abord, si votre entreprise est en phase de diversification, vous pouvez vous demander si ce secteur reste prépondérant. Ensuite, il arrive que plusieurs conventions sectorielles se chevauchent parfois, créant une situation complexe pour l’employeur : quelle convention prime ? Quelles obligations déclaratives retenir ? Enfin, si vous travaillez dans une région spécifique où existent des règles particulières liées à l’histoire locale (près de la frontière allemande, en Corse, etc.), vous pourriez aussi vous interroger sur la pertinence d’une convention géographique, par exemple, si un accord géolocalisé l’emporte dans certains cas.

Découvrir le critère géographique

Les spécificités des conventions locales

Le critère géographique s’applique plutôt dans des territoires où un droit local particulier s’ajoute ou se substitue au droit national. Les exemples les plus connus sont l’Alsace-Moselle, qui possède encore un régime local d’assurance maladie complémentaire et des jours fériés propres (Vendredi saint, Saint-Étienne). Parfois, certains bassins d’emploi ont conclu des accords spécifiques visant à encourager l’emploi local ou à préciser les conditions de travail dans une zone donnée. Ces conventions locales ne concernent généralement qu’un nombre restreint d’employeurs, dans une zone géographique circonscrite, et parfois dans un secteur précis. Ainsi, vous pouvez trouver des conventions collectives interterritoriales ou interprofessionnelles couvrant un département ou une région et s’appliquant à tous les employeurs du territoire si c’est prévu par les textes.

Sur la Côte d’Azur, on ne rencontre pas fréquemment de convention collective entièrement locale, hormis certaines dispositions prises dans le cadre de l’hôtellerie ou du tourisme. Dans la plupart des cas, c’est la branche nationale qui prime. Toutefois, il n’est pas exclu que, dans certains départements, vous trouviez des accords locaux (accords de salaires, aménagements du temps de travail, etc.). Le critère géographique peut donc se combiner au critère sectoriel : vous relevez d’une branche, mais vous êtes également soumis à des dispositions additionnelles si un texte local est en vigueur.

Quand privilégier le critère géographique ?

En règle générale, en France, le critère sectoriel occupe la majorité des cas de figure, car la très grande majorité des conventions collectives sont conclues à l’échelle d’une branche professionnelle. Le critère géographique devient plus important si vous exercez votre activité dans une zone dotée d’un régime local ou si vous faites l’objet d’un accord interprofessionnel qui s’applique à votre territoire. Pour un entrepreneur souhaitant embaucher en Alsace, par exemple, il doit tenir compte des dispositions locales : primes spécifiques, jours fériés d’usages différents, éventuelles majorations de salaires, etc.

Il faut néanmoins noter qu’il est très rare que la seule dimension géographique serve de base à l’adhésion à une convention collective. La norme, en France, reste la convention de branche. Ainsi, si vous êtes consultant et que vous ouvrez un bureau à Strasbourg, vous resterez rattaché à la convention de la Syntec (services informatiques et ingénierie), sauf dispositions locales prévoyant des obligations supplémentaires. Mais ces dernières se rajoutent souvent comme des avenants ou des accords régionaux, plutôt que de constituer une convention collective autonome et distincte.

Les principes légaux : hiérarchie et obligations

Pour rappel, la loi française impose une hiérarchie entre les textes : le Code du travail prime sur la convention collective, qui prime elle-même sur les accords d’entreprise, à condition que ces derniers ne dérogent pas défavorablement pour le salarié. Certains usages ou accords locaux peuvent exister, mais ils doivent respecter la convention collective de branche. En d’autres termes, vous ne pouvez pas décider unilatéralement d’appliquer une convention géographique qui vous plaît davantage si vous relevez formellement d’un secteur identifié. L’aspect juridique est déterminant : vous devez vérifier quel champ d’application exact correspond à votre activité.

Si vous êtes au stade de la création d’entreprise, vous devez renseigner la convention collective applicable dans le cadre de vos démarches auprès des organismes sociaux (URSSAF, services d’inspection du travail, etc.). Par la suite, vous devrez mentionner cette convention sur le bulletin de paie de vos salariés, dans le contrat de travail, et veiller à la mettre à disposition de votre équipe pour consultation. Omettre de le faire peut engendrer des risques de contentieux, voire des sanctions, si un contrôle administratif intervient et constate des irrégularités.

Les critères concrets pour choisir la bonne convention collective

À présent, vous vous demandez sans doute : “Comment choisir concrètement ?” Il faut d’abord déterminer l’activité principale de votre entreprise. Cette activité principale se reflète généralement dans votre code APE, qui est attribué par l’INSEE lors de votre enregistrement. Ce code, composé de 4 chiffres et d’une lettre, correspond à une classification statistique (NAF). Bien qu’il ne constitue pas la seule preuve de votre appartenance sectorielle, il est souvent un excellent point de départ.

Si, par exemple, votre code APE indique que vous relevez du commerce de détail (magasin de prêt-à-porter), vous devriez étudier les conventions collectives qui régissent la distribution ou le commerce de détail de l’habillement. Ensuite, vous vérifierez s’il existe un accord local particulier : un accord départemental ou régional susceptible de compléter la convention. Dans l’immense majorité des cas, vous ne pourrez pas opter librement pour un texte régional si un texte national sectoriel existe déjà et vous est applicable de droit. Bien entendu, il existe parfois des situations atypiques où le secteur n’est pas clairement défini ou se recoupe avec plusieurs conventions, nécessitant une étude approfondie, voire une consultation auprès d’un expert juridique ou d’un cabinet spécialisé en droit social.

Exemple de cas pratique : un restaurateur sur la Côte d’Azur

En tant que restaurateur sur la Côte d’Azur, vous êtes installé à Nice et vous proposez une cuisine méditerranéenne, ainsi qu’un service traiteur pour des événements dans les environs. Vous vous demandez si le critère géographique pourrait se substituer à la convention collective de la restauration. Concrètement, la réponse est non : vous devez vous référer à la convention collective nationale des hôtels, cafés, restaurants (HCR), incluant les spécificités du contrat de travail pour un salarié saisonnier ou un extra. Toutefois, vous pourriez remarquer que dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, des accords de branche locaux ont pu fixer des salaires minima supérieurs à ceux de la convention HCR nationale. Cela signifie que vous devez non seulement respecter la convention nationale, mais aussi vérifier si un avenant régional plus favorable aux salariés s’applique.

De plus, si vous proposez des services traiteurs, vous pouvez être tenté de regarder la convention collective de la charcuterie-traiteur. Mais la majeure partie de votre chiffre d’affaires relève-t-elle de la restauration traditionnelle ou du service traiteur ? Selon le résultat, vous saurez quelle convention prioriser. Vous pouvez être amené à conserver la convention HCR comme “tronc commun” tout en intégrant des dispositions issues d’autres conventions pour certaines activités. Chaque situation est unique et nécessite une analyse précise.

Les risques d’une mauvaise application

Il est important de souligner que mal choisir sa convention collective ou l’appliquer de manière approximative peut engendrer des litiges. Par exemple, un salarié pourrait contester son coefficient de classification, ses primes, ou le calcul de son indemnité de licenciement. En cas de contrôle, l’Inspection du Travail peut pointer des incohérences et sanctionner financièrement l’entreprise qui ne respecterait pas la convention adéquate. Les litiges les plus courants concernent la rémunération (non-application du salaire minimum conventionnel) et le temps de travail (heures supplémentaires, majorations, jours de repos, etc.).

Un autre risque se situe au niveau de la cohérence interne de votre politique RH. Si vous vous basez sur la mauvaise convention, vous pourriez fixer des plafonds d’heures supplémentaires différents de ceux prévus, ou oublier des avantages obligatoires (comme une prime d’ancienneté). Sur le long terme, cela crée de la frustration chez vos collaborateurs et peut conduire à un turnover plus élevé ou à une mauvaise ambiance au travail. Les salariés français connaissent souvent mieux leurs droits qu’on ne le pense, notamment grâce à l’information disponible en ligne, ou par le biais de syndicats. Il est donc essentiel de se montrer vigilant.

Outils et méthodes pour affiner votre choix

Certains sites institutionnels, comme Légifrance ou le portail du Ministère du Travail, vous permettent de vérifier la liste des conventions collectives existantes et leur champ d’application. Vous pouvez également consulter les brochures éditées par la Direction de l’Information Légale et Administrative : chaque convention collective est associée à un numéro de brochure spécifique. Ainsi, si vous connaissez ce numéro, vous pouvez vous procurer le texte intégral de la convention et vérifier ses dispositions.

En parallèle, vous disposez d’associations professionnelles ou d’organisations patronales (comme le MEDEF, la CPME ou l’U2P) susceptibles de vous orienter vers la bonne convention si vous hésitez. Certaines chambres de commerce (CCI) et chambres des métiers proposent aussi un service d’accompagnement pour les nouveaux entrepreneurs. Enfin, il peut être judicieux de vous rapprocher d’un cabinet spécialisé, notamment si vous avez un doute sur la part relative de vos différentes activités. Les experts en droit social savent déterminer la convention collective la plus adaptée à votre situation.

Cas particulier : entreprises multi-activités

Il n’est pas rare aujourd’hui qu’une entreprise exerce plusieurs métiers. Par exemple, vous exploitez un restaurant, mais vous vendez aussi des produits du terroir dans un espace boutique. Ou encore, vous avez une activité de formation en complément d’une activité de conseil. Dans ces situations, la loi et la jurisprudence considèrent que vous devez appliquer la convention collective correspondant à votre activité principale, c’est-à-dire celle qui génère le plus de chiffre d’affaires et mobilise le plus de salariés. Les activités secondaires peuvent relever de conventions différentes, mais cela n’implique pas nécessairement une seconde convention collective pour ces volets “annexes” si elles ne constituent pas la partie majoritaire de l’activité.

Toutefois, attention : certaines conventions collectives s’appliquent spécifiquement à des secteurs distincts. Si vous avez deux pôles d’activité véritablement autonomes (par exemple, un service de transport routier et un service de marchandises), il se peut que vous soyez contraint d’appliquer deux conventions différentes, avec une affectation claire du personnel à l’une ou l’autre branche. Chaque cas doit être analysé selon l’organisation interne de votre société. Dans la pratique, l’administration peut demander des justificatifs pour vérifier que vous n’essayez pas d’échapper à la convention la moins favorable, et il est donc important de bien documenter votre choix.

Comment articuler la convention collective et le droit du travail ?

En France, le Code du travail fixe un socle de règles impératives : Salaire minimum (SMIC), temps de travail maximal, congés payés légaux, etc. Les conventions collectives peuvent prévoir des mesures plus favorables (par exemple, un 13ᵉ mois, un nombre de jours de congés supplémentaires, des indemnités de licenciement plus élevées). La convention collective vient ainsi compléter la législation générale, et certaines clauses d’entreprise (accords d’entreprise, règlements intérieurs) peuvent encore bonifier tel ou tel aspect selon la volonté de l’employeur et des représentants du personnel.

Dès lors, vous devez vous assurer que votre convention collective choisie ne vous conduit pas, par inadvertance, à contourner un texte légal. C’est particulièrement vrai pour les heures supplémentaires, les repos compensateurs, les primes, les règles de rupture conventionnelle, etc. Les sanctions pour non-respect peuvent aller de l’amende administrative jusqu’au litige prud’homal. En veillant à appliquer le bon texte, vous vous inscrivez dans un cadre protecteur, qui, à long terme, vous évite de nombreux conflits.

Conseils pratiques pour sécuriser votre choix

Après plus de douze ans à accompagner des chefs d’entreprise, j’ai pu observer des erreurs récurrentes. Pour simplifier votre démarche, voici une liste de conseils :

  • Vérifiez votre code APE : c’est le premier repère pour déterminer votre branche.
  • Analyser l’activité dominante : identifiez ce qui génère le plus de chiffre d’affaires et représente la majorité de vos salariés.
  • Consultez les organisations professionnelles : elles connaissent bien les spécificités de votre métier et peuvent confirmer votre choix.
  • Ne sous-estimez pas les avenants régionaux : même si vous dépendez d’une convention nationale, un accord régional plus favorable peut exister.

Ces quelques points vous aideront déjà à avoir une vision plus claire. Souvent, la confusion survient lorsqu’on mélange des activités variées ou lorsqu’on découvre qu’une convention secondaire pourrait potentiellement mieux convenir quant aux dispositions de salaires minima ou de primes. Mais tant que la majeure partie de votre activité et de votre chiffre d’affaires relève d’une branche donnée, vous devrez maintenir la convention collective principale correspondante.

Données chiffrées et repères

Selon les dernières statistiques publiées par la DARES (service des études du Ministère du Travail), on dénombrait en France environ 700 conventions collectives différentes. Parmi elles, une centaine seulement concentrent l’essentiel des entreprises, ce qui signifie qu’un grand nombre de conventions sont peu utilisées ou très spécialisées. D’après les relevés officiels, près de 95% des salariés français sont couverts par 300 conventions collectives majeures, le reste se partageant entre des accords très spécifiques (théâtres, chapellerie, fabrication d’instruments de musique, etc.).

En pratique, plus de 80% des entrepreneurs trouvent rapidement leur branche de rattachement grâce à leur code APE. Les 20% restant concernent généralement des entreprises multi-activités ou des missions transversales (exemple : une société conçoit des logiciels internes pour la finance, tout en vendant des prestations de conseil). Dans de tels cas, un accompagnement ciblé permet d’éviter des arbitrages erronés. Les litiges sur l’application d’une mauvaise convention représentent pour l’Inspection du Travail moins de 5% des contrôles contentieux, mais ils peuvent se révéler très coûteux s’ils concernent plusieurs années de rémunération à régulariser.

Exemple concret : la création d’une agence de communication

Supposons que vous ouvriez une agence de communication à Antibes, spécialisée dans la création de sites internet et la gestion de réseaux sociaux. Votre code APE pourrait être “7311Z : Activités des agences de publicité” ou “6201Z : Programmation informatique” si vous faites majoritairement du développement web. Vous pourriez penser qu’il faut choisir la convention de la publicité (IDCC 0086) ou celle de la Syntec (IDCC 1486). Dans le cas où la création de sites internet devient votre cœur de métier, c’est la convention Syntec qui sera la plus adaptée. Si, au contraire, vous faites principalement de l’achat d’espaces publicitaires et de la conception graphique, la convention de la publicité s’imposera.

Aucune convention géographique spécifique à la Côte d’Azur ne viendrait supplanter ces choix basés sur votre activité principale. Vous pourriez toutefois rencontrer des accords régionaux complémentaires stipulant des salaires minima plus élevés ou des primes pour favoriser l’emploi local, mais l’essentiel restera de se rattacher à la convention nationale idoine. C’est un exemple typique qui illustre comment la dimension sectorielle prime dans la majorité des situations par rapport à l’aspect géographique strict.

La question du changement de convention au cours de la vie de l’entreprise

Peut-on changer de convention collective ? Oui, c’est possible, mais ce n’est pas une décision anodine. Par exemple, si votre entreprise évolue et que son activité principale se modifie profondément, vous pouvez être amené à modifier la convention collective appliquée. Dans ce cas, vous devrez informer vos salariés, mettre à jour leurs contrats de travail si nécessaire, et signaler le changement auprès des organismes compétents (URSSAF, caisses de retraite, etc.). Les principales difficultés résident dans la transition : il faut notamment gérer les éventuelles différences de rémunération, de primes, ou d’avantages entre les deux textes.

Mieux vaut donc bien anticiper en amont pour éviter de devoir rectifier en cours de route. Toutefois, dans une économie en mutation rapide, il n’est pas rare qu’une entreprise pivotant d’un secteur à un autre doive réévaluer sa convention. L’important est de s’assurer que ce changement repose sur une évolution réelle de l’activité principale et non sur la volonté de contourner des obligations plus contraignantes dans la convention initiale. Les organismes de contrôle peuvent vérifier la cohérence de ce changement, notamment si un salarié s’estime lésé par des dispositions moins favorables dans la nouvelle convention.

Se faire accompagner pour éviter les pièges

Face à la complexité des textes, vous pouvez anticiper et solliciter un expert-comptable, un avocat en droit social, ou un cabinet de conseil en ressources humaines pour vous aider à trancher. Les experts peuvent évaluer votre chiffre d’affaires par activité, analyser l’organisation interne de votre entreprise et déterminer en toute objectivité la convention la plus adaptée. Cette démarche préventive permet, la plupart du temps, d’éviter une requalification a posteriori, qui peut s’avérer nettement plus coûteuse. Comme beaucoup de sujets en gestion d’entreprise, la proactivité est une clé de succès.

Par ailleurs, il est également judicieux de maintenir une veille juridique : les conventions collectives évoluent régulièrement par le biais d’avenants, de révisions ou d’accords étendus publiés au Journal Officiel. Être au courant de ces modifications vous permet de mettre rapidement à jour votre documentation, vos bulletins de paie, et les clauses de vos contrats de travail.

Illustration par une seconde liste de recommandations

Vous l’aurez compris, choisir la bonne convention collective est essentiel pour préserver la sécurité juridique de votre entreprise et le climat social. Voici une liste complémentaire de bonnes pratiques :

  1. Impliquer vos salariés : n’hésitez pas à recueillir leurs suggestions ou questions ; ils peuvent mettre en lumière certains aspects pratiques échappant parfois à l’employeur.
  2. Mettre à jour votre document unique d’évaluation des risques : cela garantit la cohérence entre les obligations de santé-sécurité et la convention collective applicable.

Ces éléments, bien que parfois négligés, vont au-delà de la simple désignation d’une convention collective. Ils contribuent à instaurer un climat de confiance, où la réglementation et les bonnes pratiques s’appliquent de manière fluide et compréhensible pour tous.

Mot final pour les entrepreneurs

Choisir sa convention collective n’est pas une simple formalité administrative : c’est un véritable jalon dans la gestion de vos ressources humaines. Pour la plupart d’entre vous, le critère sectoriel restera la référence incontournable. Il existe toutefois des cas particuliers où le critère géographique prend de l’importance, surtout dans les territoires où un droit local spécifique s’ajoute à la réglementation nationale. Gardez en tête la finalité de la convention collective : garantir un socle d’accords adaptés à votre métier et au bien-être de vos collaborateurs. Plus qu’une obligation légale, c’est un outil stratégique pour fidéliser vos salariés et structurer votre organisation.

En tant qu’entrepreneure au service d’autres entrepreneurs, je vous encourage à prioriser la clarté et la conformité, plutôt qu’à chercher des “failles” qui pourraient, à terme, se retourner contre vous. Un climat social stable, des salariés motivés et une gestion rigoureuse des obligations légales vous permettront de vous concentrer sur l’essentiel : développer votre activité sur la Côte d’Azur et ailleurs. Si le sujet vous semble trop complexe, un accompagnement externe peut vous éviter bien des déboires. Prenez le temps de valider vos hypothèses, de questionner vos partenaires professionnels, et de mettre à jour régulièrement vos informations.

En espérant que cet article aura clarifié la différence entre un choix de convention collective par secteur ou par critère géographique, je vous souhaite une belle réussite dans vos projets ! N’hésitez pas à partager vos réflexions et vos expériences dans les commentaires. À très vite pour d'autres conseils sur ce blog dédié aux enjeux administratifs et RH.

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